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Le Cri , Edward Munch

10 Février 2014 , Rédigé par MME PALA Publié dans #FICHE COURS 4°

               

Edvard Munch exécuta quatre versions du tableau dont la plus fameuse est une tempera cire et pastels sur carton.

La toile la plus emblématique du norvégien Edvard Munch, symbole de la peur et de l’angoisse, fait écho à plusieurs autres dessins de l’artiste réalisés à la même période.

En ce qui concerne la première photo il s'agit du dessin qui a été  exposé au cinquième étage, dans la galerie des peintures et sculptures du MOMA à New York.

Des quatre versions qui existent de cette œuvre - les trois autres sont exposées au Musée Munch et à la Galerie nationale à Oslo -, celle-ci est la plus colorée, présentant sur fond de ciel jaune-orange une figure humaine torturée.

Le Museum of Modern Art a, bien entendu, renforcé sa sécurité pour la période de l'exposition. En 1994 et en 2004, des versions de la série Scream of Nature avaient déjà fait l'objet de vols en Norvège.

Contexte historique : Edvard Munch est un avant-gardiste qui sera, au même titre que Van Gogh ou Schiele, un des précurseurs de l’art du XXème siècle.

Son œuvre est marqué par une importante révolution dans la perception picturale.

En effet, en réaction à l’impressionnisme se développent plusieurs courants révolutionnaires. L’expressionnisme d’abord, qui apparaît en Allemagne vers 1905. Ce mouvement se propose d’explorer l’âme humaine et la fascination de la mort, visible dans la représentation des corps et des visages torturés, ou encore de paysages angoissants.

Cette école picturale reste très proche du fauvisme, né au même moment en France, qui elle porte à l’extrême le principe de liberté de perception issu de l’impressionnisme.

Avec son tableau oppressant, Edvard Munch annonce la naissance d’une esthétique radicalement opposé à l’Académisme : l’expressionnisme, dominé par une tension psychologique très forte.

Edvard Munch a associé une note dans un de ses journaux a propos de cette œuvre:

« J'étais en train de marcher le long de la route avec deux amis - le soleil se couchait - soudain le ciel devint rouge sang – j'ai fait une pause, me sentant épuisé, et me suis appuyé contre la grille - il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir et de la ville - mes amis ont continué à marcher, et je suis resté là tremblant d'anxiété - et j'ai entendu un cri infini déchirer la Nature ».

Le Dessin :

Sur le papier, si on regarde de près, la façon dont Munch fait ses traces, c'est presque comme si le papier vibrait.  L'énergie et l'anxiété s'expriment à travers la façon dont il fait le trait si énergiquement ou nerveusement.

Les touches de peintures elles, sont épaisses, tortueuses. Chaque mouvement de pinceau traduit une émotion, l'écho du cri, symbolisé par les courbes qui déforment le paysage.

Si l'on observe le ciel couleur sang avec ses courbes sinueuses, on comprend aisément l’expression « langues de feu » employée par l’artiste.

Les traits de contours sont tous flous, comme s’ils vibraient encore sous la puissance de ce cri tragique. L’usage presque systématique de la déformation est une volonté de l'artiste, de ré-interprétation de la réalité.

Les couleurs : L’opposition des couleurs chaudes et froides que sont le rouge-orangé et un bleu presque noir, couleurs opposées donc mais surtout complémentaires car situées l’une en face de l’autre dans le cercle chromatique, est pleine de symboles.

Le rouge d’abord, qui renvoie au feu, au sang et à la souffrance ; et puis le bleu-noir qui lui symbolise la mort, le vide, l’absence de vie.

Le spectateur est inclus dans le tableau en se trouvant face au personnage central ce qui nous donne l'impression de vivre la scène. L'angoisse exprimée par le personnage central, apparaît comme le pressentiment d'un malheur que les deux personnages à l'arrière-plan semblent ignorer.

On peut remarquer que l'artiste a échangé les couleurs du ciel et de la terre comme pour troubler le spectateur et appuyer la sensation de « cri » déjà représenté par toutes ces courbes qui déforment l'image. Il nous semble alors dans l'impossibilité d'échapper à ce cri. A moins de se boucher les oreilles, ce que fait le personnage central .

Edvard Munch entreprend une série de tableaux dans lesquels le thème de la mort est omniprésent. Sa conception de l’humanité est d’un pessimisme effrayant. Il s’acharne à vouloir percer les mystères de l’âme humaine à partir des images qui le hantent depuis longtemps, principalement les événements tragiques de son enfance, comme la perte de sa mère . Ainsi, à travers son Cri, Edvard Munch traduit ses obsessions et invente ainsi le style de l’angoisse. L’effet d’enroulement du tableau agit tel un tourbillon d’angoisse et de tourments, un cercle vicieux auquel on ne peut échapper.

De nombreux films ou séries télévisées actuels se sont inspirés de ce tableau :

Le personnage dans la série de films d'horreur Scream arbore un masque d' Halloween directement inspiré de la figure du tableau de Munch. Dans le film L'Étrange Noël de Monsieur Jack, de Tim Burton où la figure du tableau est représentée sous la forme d'une statue dans le cimetière de la ville.

La série télévisée américaine Les Simpsons montre elle aussi, à plusieurs reprises le tableau

Ou encore dans le film Persepolis long métrage d'animation français le personnage principal pousse un cri tandis que son visage se métamorphose en celui du personnage du tableau.  

 

 

                     

 

 

Le Cri , Edward Munch
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